Législatives 2013 - Kaha Sane - 14 February 2013
En cette période d’élection, si on n’est pas pour l’opposition c’est qu’on est pour le gouvernement, et pourtant ce n’est pas toujours aussi simple. D’un côté, il y a une opposition, plutôt disparate, qui jusqu’à présent ne se contente que de surfer sur le ras-le-bol des gens mais qui n’a pas de programme, en tout cas, personne ne le connait encore.
Pour l’instant, à la télévision, je la vois pointer du doigt les maux de notre société, sans apporter ne serait-ce que le début d’une solution. Elle ne dit pas : voilà ce qui existe aujourd’hui, voilà ce qu’on fera, nous.
De l’autre côte, il y un gouvernement qui a fait beaucoup, pour le pays, toute personne sincère le reconnait, Mas il y a des choses qui obscurcissent ce bilan positif, et qui jette le discrédit, c’est la corruption, elle est insupportable, gênante, c’est une gifle qui retentit sur nos joues, ce n’est pas normal et ce n’est pas acceptable, c’est simple pour regagner le cœur des gens, qui n’est pas acquis totalement aux opposants, le parti au pouvoir peut encore proposer une autre façon de gouverner car aujourd’hui les gens ne vont pas voter pour l’opposition mais il vont voter contre le parti au pouvoir. La population Djiboutienne veut voter pour une espérance, car rien de ce que l’opposition dit ne laisse présager des lendemains meilleurs, mais la population veut juste se venger, d’un gouvernement, qui, se dit-elle, ne l’a pas assez écoutée. Elle voit les efforts qui ont été faits, elle voit tout ce qui a été fait pour lutter contre la pauvreté, ou pour la sécurisation des salaires, ou même en faveur de l’emploi, il y a beaucoup de victoires dont peut se prévaloir le gouvernement, mais ce n’est pas assez. Le divorce n’est pas encore consommé entre les Djiboutiens et le parti au pouvoir ; celui-ci peut encore reconquérir cette population qui n’est pas complètement acquise à l’opposition, cette opposition dont le thème de campagne est d’être calife à la place du calife, comme dans Iznogoud.
Le parti au pouvoir ne doit pas venir voir les Djiboutiens, seulement en période électorale, mais tout le temps, fournir des canaux de communication grâce auxquels ils peuvent s’exprimer et faire entendre leurs doléances. Il ne faut pas qu’il secoue le spectre des conflits pour les ramener vers lui , il faut qu’il propose autre chose, une autre manière de gouverner, et cela dès le lendemain des élections, si ce parti est victorieux.
L’idéal aujourd’hui serait qu’aux prochaines élections l’opposition ravisse quelques sièges à la majorité actuelle, de manière à nous montrer, par les textes qu’elle proposera, par le refus qu’elle opposera à certains décrets, qu’elle est prête à gouverner et d’une façon différente. Cela montrerait aussi à ces messieurs de la majorité que la vie n’est pas un long fleuve tranquille.
Retrouvez notre page spéciale consacrée aux élections législatives à Djibouti.