MEFIANCE MES FRERES ET SOEURS

Victime du racisme en Allemagne Dagobert POUSSEU vit un calvaire.
La police cherche à etouffer l' affaire.
Lisez son
interview.
VKSM :
Bonjour Dagobert, comment te sens tu en
ce jour ?
Dag :
Nettement mieux par rapport au tout début,
mais les multiples opérations que je subis sont très douloureuses.
VKSM :
Cher frère nous y reviendrons. Nous devons tout d’
abords exprimer ici le sentiment d’ indignation de nos compatriotes qui
sont choqués et bouleversés par cet acte barbare et incompréhensible,
qui aurait pu être perpétré sur chacun d’ entre nous sans exception.
Pour taire les médisances et les mauvaises langues, informer un
plus grand nombre, alerter l’ opinion publique, il était nécessaire de
te donner la parole pour que tu nous dises par toi-même ce qui s’ est
exactement passé ce jour.
Dag : je.. je… (puis sanglots)…
VKSM :
Dagagobert nous savons que revenir sur cette
barbarie encore très récente est très douloureux. Mais sois fort et
courageux, le temps t’ aidera à guérir tes blessures tant physiques que
morales
(Pause, atmosphère morne )
Dag :
(Apres un long
silence) Je vais essayer de vous décrire ce qui s’ est passé.
A
la gare de Ladenburg, je venais de rater le train de 14 15 H en
partance pour Ludwigshahen qui avait filé juste sous ma barbe. Il ne me
restait plus qu’ à attendre celui de 14 58 H
Pour tuer le temps je
résolu de lire mon journal. Je n’ avais pas fini de retirer mon journal
du sac que j’ entendis des pas derrière moi. Je ne fis pas attention (
en plein jour qu’ aurai je eu à craindre) et sans vraiment me
retourner, je constata juste d’ un coin d’ œil qu’ il s’ agissait de
deux jeunes d’ à peine 20 ans, et me replongea tranquillement dans mon
journal.
C’ est alors que d’ un geste sec ferme et criminel, je fus
précipité sur la voie ferrée. A ce moment précis arrivait un train
marchandise à mon hauteur. Je n’ eu que le temps d’ entendre un bruit
de choc assourdissant noyé dans le bruit causé par le passage du train.
Je ne réalisais toujours pas ce qui m’ arrivais jusqu’ à ce que le
train eu fini de passer. C’ est alors que je constata le drame que je
venais de vivre.
Un bref coup d’ œil autour de moi me révéla
quelques détails sur ma situation tels :
- je ne pouvais plus
bouger d’ où je me trouvais
- ma main gauche était complètement
amochée ,
- je ne sentais plus mon pied gauche qui était arraché et
gisait non loin de moi.
- je voyais du sang, beaucoup de sang
partout autour de moi et je continuai d’ en perdre.
- enfin j’
était encore en vie.
Comme ce train n’ avait pas voulu de moi
et m’ avait projeté de nouveau sur le quai, je résolu de demander de l’
aide.
Dans cette gare presque déserte, j’ aperçu à l’ autre quai un
homme et je criai ’’au secours !!‘’ Il feint de ne pas m`entendre et s’
empressa de s’ engouffrer dans son train qui arriva la minute d’après.
Je compris alors que, bien que j’ étais encore en vie, les carottes
étaient cuites pour moi et j’ allais mourir.
C’ est alors que
péniblement , d’ un effort puisé du fond de mes tripes je criai encore
Hilfe ! Hilfe ! Hilfe !
Comme sorties de nulle part accoururent
vers moi de jeunes petites filles d’ environ 12 ans . Toutes prises de
panique, elles s’ activèrent autour de moi. Mes forces commencèrent à
m’ abandonner.
Tout à coup un jeune homme la vingtaine environ se
pencha vers, pris délicatement ma main et me dis en anglais ’’courage
tu vas t’ en sortir ’’
( de nouveau sanglots et calme )
il me
donna à boire pour que je ne perde pas complètement mes forces.
De
longues minutes plus tard arriva la police qui m’identifia : noms et
adresse et me donna encore à boire.
Quand arrivèrent les
secouristes je n’appréhendais presque plus rien autour de moi car mes
forces m’avais abandonné. Puis ce fut l’évanouissement.
Je ne me
réveillai que le lendemain dans services des soins intensifs de cet
dans cet Hôpital (Mannheim UniKlinikum) où nous nous trouvons en ce
moment.
VKSM :
Sais tu où en est l’ enquête de la police à
ce jour ?
Dag :
A mon réveil, ici à l’ hôpital, encore tout
faible, j’ ai du répondre aux questions de la police et je leur ai
raconté presque ce que je vous raconte maintenant. Et depuis plus rien.
Je ne peux donc pas dire où en ai l’enquête un mois après les faits.
VKSM :
Peux tu reconnaître tes agresseurs ?
Dag :
Comme je l’ ai dit tout à l’ heure, je les avais à peine regardé du
coin de l’ œil, et ils étaient derrière moi. Je ne peux donc pas les
reconnaître même si je les avais devant aujourd’hui.
Par contre le
Monsieur qui était de l’ autre coté sur le quai d’ en face et qui s`est
presque enfuit a probablement vu toute la scène. Il peut donner le
signalement nécessaire à l’arrestation de ces agresseurs racistes et
criminels.
VKSM :
Certaines mauvaises langues ou mieux
certains plaisantins disent que tu voulais te suicider, ce que nous
constatons faux. Que leur réponds tu ?
Dag :
Ces
plaisanteries de mauvais goûts sont vraiment abjectes.
Je sais que
la vie n’ est pas toujours aisée, mais je n’ avais pas à me plaindre
plus que d’ autres. Je ne manquais de rien. J’ avais le minimum pour
être heureux. Je ne comprends donc pas cette absurdité. Ce qui m’ est
arrivé aurait pu arrivé à chacun d’ entre nous (étrangers).
VKSM : Que pourrais tu dire en conclusion.
Dag :
J’
entendais toujours que l’ extrême droite radicale a frappé, je n’
imaginais pas combien cela pouvait être dur. Je n’ arrive toujours pas
à comprendre que l’ on puisse perpétrer un acte aussi barbare, criminel
et raciste du simple fait que je sois noir. ( de nouveau sanglots )
VKSM :
Courage Dag, courage !, tu n’ es pas seul, nous
sommes tous avec toi et partageons ta peine.
(Silence )
Tu
disais au début avoir subis de multiples opérations. Qu’ en est il ?
Dag :
En effet je suis à la 4 e opération et ce n’ est pas
encore terminé. Au sortir de chaque opération j’ ai des douleurs
atroces. C’ est très difficile à supporter même avec les fortes doses
de calmants.
VKSM :
Soit fort Dag, Dieu qui n’ a pas
accepté cette fois de te prendre, te donnera assez de forces pour faire
face à cette nouvelle situation. De plus tu peux compter sur notre
soutien car nous ne t’ abandonnerons pas en ce moment difficile.
Nous te souhaitons bonne guérison.
Dag : Merci
Propos recueillis par Justin TANTI (VKSM) le