[Totem]

Washington reconnaît la victoire du président Chavez

AFP-LEMONDE.FR | 18.08.04 | 08h33

L'opposition estime que les observateurs internationaux, qui ont reconnu la victoire du président vénézuélien au référendum de dimanche, seront obligés de changer d'avis lorsqu'ils auront pris connaissance des fraudes électorales.

Le département d'Etat américain a pris "note" mardi 17 août des résultats du référendum de dimanche au Venezuela, reconnaissant la victoire du président Hugo Chavez.

Washington "reconnaît les résultats préliminaires du référendum et note qu'ils montrent que le président Chavez a reçu le soutien d'une majorité des électeurs", a déclaré le porte-parole adjoint du ministère des affaires étrangères américain, Adam Ereli.

M. Ereli a appelé "le peuple et le gouvernement du Venezuela à aller de l'avant" après cette consultation, qui constitue "une fin importante à la crise politique" dans ce pays.

La victoire du président vénézuelien a été confirmée lundi à Caracas par l'organisation des Etats américains (OEA), et par l'ancien président américain Jimmy Carter, présent comme observateur dans le référendum vénézuélien.

Le groupe des pays amis du Venezuela, dont les Etats-Unis font partie avec le Brésil, le Chili, l'Espagne, le Mexique et le Portugal, a publié mardi à Brasilia un communiqué estimant que le référendum a été "transparent" et constituait un "pas important vers la réconciliation nationale".

M. Ereli s'est abstenu de toute félicitation au président Chavez, en froid avec Washington qui lui reproche notamment son style populiste, sa rhétorique anti-américaine et ses sympathies pour le dirigeant cubain Fidel Castro. Le porte-parole s'est borné à "féliciter le peuple du Venezuela pour la manière dont il a géré" ce référendum.

Il s'est aussi référé à des déclarations la semaine dernière du secrétaire d'Etat Colin Powell qui a dit que "si ces élections sont menées librement, équitablement et dans la transparence, ce pourrait être un pas important vers une solution électorale pacifique, démocratique et constitutionnelle à la crise".

Mal vu politiquement à Washington, le Venezuela du président Chavez reste toutefois l'un des principaux fournisseurs de pétrole des Etats-Unis, avec environ 15 % du total des achats de brut américains.

Pour couronner l'ensemble, la principale organisation patronale du Venezuela, qui a toujours été un membre actif de l'opposition, a aussi reconnu la victoire du chef de l'Etat.

FRAUDES ÉLECTORALES SELON L'OPPOSITION

L'opposition, quant à elle, estime que les observateurs internationaux seront obligés de changer d'avis lorsqu'ils auront pris connaissance des fraudes électorales.

"Les démocrates vont fournir aux organisations internationales des preuves claires et incontournables qui les contraindront à demander à nos côtés la révision du vote", a affirmé le principal responsable de l'opposition Enrique Mendoza.

M. Ereli a évoqué les plaintes de l'opposition sur des fraudes en affirmant qu'il "reste des inquiétudes sur des questions relatives au vote" et a demandé aux observateurs internationaux de mener "un audit transparent" sur ce sujet.

Mais l'annonce par Jimmy Carter de la victoire de M. Chavez a porté un coup fatal à l'opposition dès la proclamation des résultats du vote - 58,25 % voix pour le "non" à la révocation du mandat d'Hugo Chavez contre 41,74 % pour le "oui".

"Au Venezuela il y a eu un attentat massif contre la volonté des électeurs, mais cela ne se prolongera pas longtemps et la joie de ce gouvernement ne va pas durer", a prévenu M. Mendoza.

L'opposition est aussi divisée. Ainsi un autre responsable de l'opposition, le gouverneur de l'état de Zulia (est) Manuel Rosalesa, a reconnu la victoire de Chavez.

Comme le patronat, le gouverneur de l'état de Miranda (centre du pays) exige le dépouillement et le décompte des scrutins sur papier pour comparer les résultats avec celui des votes automatiques.

Dans une intervention télévisée, le vice-président Jose Vicente Rangel n'a pas caché sa colère contre "cette opposition qui soutient les coups d'état, se comporte de manière perverse, manque une fois encore de lucidité en refusant les règles du jeu démocratique".

Ce désastre pour l'opposition comporte également de sérieux risques. Michael Shifter, un responsable du dialogue inter-américain à Washington, souligne "qu'une partie de l'opposition pourrait se radicaliser, provoquant l'instabilité".

Pour l'historien Alberto Garrido, le rejet des résultats par l'opposition était prévisible car "il était certain que le perdant, que ce soit le gouvernement ou l'opposition, évoquerait des fraudes électorales". Selon M. Garrido, "la violence au Venezuela ne va pas nécessairement s'intensifier mais elle va se poursuivre avec le rejet des résultats par l'un des deux camps".

Pour prouver à l'opposition qu'il n'y a pas eu de fraude électorale, Jimmy Carter a annoncé mardi soir à Caracas que les autorités vénézuéliennes allaient organiser dans les deux jours un audit du référendum sur la révocation du mandat du président Hugo Chavez. "Les résultats de cet audit devraient donner une réponse aux inquiétudes de
l'opposition", a expliqué le Prix Nobel de la paix lors d'une conférence de presse. "Nous allons dépouiller un échantillon de 150 tables de vote en présence de représentants du gouvernement, de l'opposition et des observateurs internationaux", a expliqué M. Carter.

[domi]

et Jimmy Carter a rajouté:

Car nous les américains en dépouillement des voix on s'y connait!!!!

[domi]

Rectificatif

c'est pas Jimmy carter qui a rajouté celà mais Georges w Bush

Ce message a été modifié par domi - 18 août 2004 - 05:24 .