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Djibouti expulse ses clandestins :
Ethiopiens et Soudanais sont les cibles de cette opération sécuritaire.
lundi 01 septembre 2003 (D'après AFP)
En un mois, plus de 42 500 immigrés clandestins ont été forcés de quitter Djibouti. Hier, le gouvernement a accordé aux retardataires un délai supplémentaire de quinze jours, jusqu'au 15 septembre. Après l'expiration de l'ultimatum, des «rafles» seront organisées pour débusquer les récalcitrants, témoignant de la fermeté exceptionnelle des autorités de cette ancienne colonie française, indépendante depuis 1977.
Djibouti jouit d'une relative prospérité, comparé à ses voisins, grâce à la présence d'une récente base militaire américaine (1 500 hommes) et de la plus importante base française à l'étranger (2 800 hommes). Mais de plus en plus de responsables dans l'administration djiboutienne reconnaissent, sous couvert de l'anonymat, que cette opération anticlandestins a un caractère sécuritaire plutôt qu'économique, et qu'elle est liée à la présence américaine dans le pays. La base, installée il y a un an et demi, est la pièce maîtresse de Washington de la lutte antiterroriste dans la Corne de l'Afrique, une des régions les plus instables au monde. De plus, en mai, Djibouti avait été mentionné par plusieurs pays occidentaux, dont les Etats-Unis, comme présentant un risque d'attentats terroristes.
L'Ethiopie voisine, l'un des pays les plus pauvres au monde, fournit le plus gros contingent d'immigrés clandestins de Djibouti. Après les Ethiopiens, viennent les Somaliens. Leur pays est déchiré depuis 1991 par une guerre civile. La Somalie est sous étroite surveillance des Américains, qui la soupçonnent, en raison notamment de l'anarchie qui y règne, d'abriter des réseaux terroristes, notamment du réseau Al-Qaeda d'Oussama ben Laden.
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