L'ARMEE NATIONALE : DE 1977 A NOS JOURS (part 1)
En 1977, la France proposa à la république de Djibouti nouvellement indépendante de faire l’économie d’une force militaire trop coûteuse et structurellement incapable de rivaliser avec des rivaux régionaux (la Somalie et l’Ethiopie) qui dépensent beaucoup pour leur armée. La proposition française froissa Hassan Gouled qui rejeta catégoriquement l’abandon d’un attribut essentiel de la souveraineté nationale.
Un passé militaire prestigieux
Hassan Gouled était un homme attaché à la prestigieuse histoire militaire de notre pays illustrée par les prouesses de l’Awdal Gas. Ce corps d’élite du royaume d’awdal avait non seulement triomphé de l’Abyssinie sous les imams Mahfoud et Ahmed Gurey mais également porté un coup d’arrêt aux ambitions coloniales portugaises dans la Mer Rouge. Après avoir mené une contre offensive victorieuse sur le flanc des bataillons de l’Awdal Gas engagé dans la conquête du Tigray, Christophe De Gama (le fils du célèbre explorateur Vasco De Gama) fut défait le 29 Août 1542 à Ofla près de Mekelle par les hommes du commandant Hilin Guedi Aden et exécuté.
L’hymne militaire traditionnelle des Somalis : ‘‘warma heena rag ka waasho, hida weyey! Nos lancent inspirent la terreur à nos ennemis!’’ est une réminiscence des combats contre l’ennemi Abyssin!
Le point saillant est que notre armée a défait la super puissance européenne de l’époque sauvant l’Arabie de la colonisation portugaise!
Près de 5 siècles plus tard, le 6ème bataillon de marche Somali ébranla les certitudes raciales d’une Europe dominante en arrachant à la Deutsches Heer l’inexpugnable Fort Douaumont, le 24 Octobre 1916, en dépit de son infériorité numérique. Un maréchal de France devait commenté l’épopée du second bataillon le plus décoré des forces Alliées en ces termes: ‘‘vous avez fourni à la race Noire l’élite militaire qui lui manquait’’.
Dans la seconde guerre mondiale, le bataillon somali reconstitué fut encore une fois à la hauteur de sa réputation en reprenant la pointe de Grave dans le Médoc (près de Bordeaux) à un bataillon de la whermacht appuyé par deux pelotons waffen SS.
Feu Hassan Gouled était conscient de l’importance psychologique et culturelle de l’institution militaire dans l’esprit djiboutien. Durant ses nombreux voyages en France, il faisait toujours un détour par le village Cuts dans l’Oise (où un monument a été érigé en l’honneur du bataillon de marche somali) pour prier pour les volontaires djiboutiens tombés en défendant la métropole contre l’hégémonisme prussien. Il avait également pour coutume de réciter la fatiha tôt les matins du 11 Novembre devant la statue du soldat poilu devant Beit Al Wali…statue qui finit à la poubelle depuis.
L’AND de 1977 à 1991
Hassan Gouled était à la fois désireux de reconstruire une armée nationale digne de sa gloire passée et en même temps méfiant d’une armée post colonial qui ailleurs en Afrique s’est révélée frondeuse voir subversive. Sa contrariété est résumée dans un discours en Somali adressé le 6 juin 1980 où il expose sa doctrine militaire aux officiers: "nous n’épargnerons aucun effort pour moderniser les équipements de notre armée et rehausser la compétence de ses hommes et de ses officiers mais je vous le dit sans ombrage : jamais un militaire ne dirigera ce pays’’.
La doctrine Gouled en matière de défense s’articule autour d’une force militaire peu étoffée, dirigée par des officiers très compétents …et entièrement mécanisés.
L’AND alors compte un bataillon inter arme (le bataillon du Quartier Général), un bataillon spécialisé (le bataillon d’artillerie), un régiment blindé (le CCO), deux régiments commandos (Le RCI) et les commandos parachutistes. S’y ajoute divers unités de soutien (logistique, déminage, la santé, les transmissions, le renseignement militaire (le B2) …etc. Cependant les unités les plus emblématiques de l’AND dans les années 1980 sont :
- Le groupement commando des frontières. Surnommés les scorpions du désert, ils sont chargés de la garde des frontières terrestres et de la collecte d’information. Ils jouent également un rôle majeur dans la lutte contre l’immigration clandestine et le trafic humain.
- Le régiment commando d’intervention. C’est un régiment de marche encadré par un brillant officier (feu commandant Haïssama) qui en a fait une redoutable force d’infanterie mécanisée.
- Le régiment commando parachutiste. C’est une force aéroportée d’intervention rapide capable de rivaliser avec les meilleures troupes en Afrique.
Dans sa mission de défense, l’armée Djiboutienne ne pouvait pas contenir les géants éthiopiens et somaliens. Elle était essentiellement conçue pour livrer les premières batailles du front et défendre le cœur stratégique du pays en livrant des batailles mobiles avec une puissance de feu remarquable.
L’absence d’une artillerie lourde de barrage restait la faiblesse structurelle de l’AND tout au long de ses années. Elle se comprend par rapport aux accords de défense qui lie Djibouti à la France d’une part et à la fiabilité des jaguars de la DA 188, d'autre part.
L’AND et la coopération Franco-Djiboutienne seront testées par la guerre civile de 1991.
A SUIVRE ....
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L'armee Nationale : DE 1977 A NOS JOURS (part 1)
#2
Posté 25 juin 2013 - 05:09
trainer, le 23 June 2013 - 04:14 AM, dit :
L'ARMEE NATIONALE : DE 1977 A NOS JOURS (part 1)
En 1977, la France proposa à la république de Djibouti nouvellement indépendante de faire l’économie d’une force militaire trop coûteuse et structurellement incapable de rivaliser avec des rivaux régionaux (la Somalie et l’Ethiopie) qui dépensent beaucoup pour leur armée. La proposition française froissa Hassan Gouled qui rejeta catégoriquement l’abandon d’un attribut essentiel de la souveraineté nationale.
Un passé militaire prestigieux
Hassan Gouled était un homme attaché à la prestigieuse histoire militaire de notre pays illustrée par les prouesses de l’Awdal Gas. Ce corps d’élite du royaume d’awdal avait non seulement triomphé de l’Abyssinie sous les imams Mahfoud et Ahmed Gurey mais également porté un coup d’arrêt aux ambitions coloniales portugaises dans la Mer Rouge. Après avoir mené une contre offensive victorieuse sur le flanc des bataillons de l’Awdal Gas engagé dans la conquête du Tigray, Christophe De Gama (le fils du célèbre explorateur Vasco De Gama) fut défait le 29 Août 1542 à Ofla près de Mekelle par les hommes du commandant Hilin Guedi Aden et exécuté.
L’hymne militaire traditionnelle des Somalis : ‘‘warma heena rag ka waasho, hida weyey! Nos lancent inspirent la terreur à nos ennemis!’’ est une réminiscence des combats contre l’ennemi Abyssin!
Le point saillant est que notre armée a défait la super puissance européenne de l’époque sauvant l’Arabie de la colonisation portugaise!
Près de 5 siècles plus tard, le 6ème bataillon de marche Somali ébranla les certitudes raciales d’une Europe dominante en arrachant à la Deutsches Heer l’inexpugnable Fort Douaumont, le 24 Octobre 1916, en dépit de son infériorité numérique. Un maréchal de France devait commenté l’épopée du second bataillon le plus décoré des forces Alliées en ces termes: ‘‘vous avez fourni à la race Noire l’élite militaire qui lui manquait’’.
Dans la seconde guerre mondiale, le bataillon somali reconstitué fut encore une fois à la hauteur de sa réputation en reprenant la pointe de Grave dans le Médoc (près de Bordeaux) à un bataillon de la whermacht appuyé par deux pelotons waffen SS.
Feu Hassan Gouled était conscient de l’importance psychologique et culturelle de l’institution militaire dans l’esprit djiboutien. Durant ses nombreux voyages en France, il faisait toujours un détour par le village Cuts dans l’Oise (où un monument a été érigé en l’honneur du bataillon de marche somali) pour prier pour les volontaires djiboutiens tombés en défendant la métropole contre l’hégémonisme prussien. Il avait également pour coutume de réciter la fatiha tôt les matins du 11 Novembre devant la statue du soldat poilu devant Beit Al Wali…statue qui finit à la poubelle depuis.
L’AND de 1977 à 1991
Hassan Gouled était à la fois désireux de reconstruire une armée nationale digne de sa gloire passée et en même temps méfiant d’une armée post colonial qui ailleurs en Afrique s’est révélée frondeuse voir subversive. Sa contrariété est résumée dans un discours en Somali adressé le 6 juin 1980 où il expose sa doctrine militaire aux officiers: "nous n’épargnerons aucun effort pour moderniser les équipements de notre armée et rehausser la compétence de ses hommes et de ses officiers mais je vous le dit sans ombrage : jamais un militaire ne dirigera ce pays’’.
La doctrine Gouled en matière de défense s’articule autour d’une force militaire peu étoffée, dirigée par des officiers très compétents …et entièrement mécanisés.
L’AND alors compte un bataillon inter arme (le bataillon du Quartier Général), un bataillon spécialisé (le bataillon d’artillerie), un régiment blindé (le CCO), deux régiments commandos (Le RCI) et les commandos parachutistes. S’y ajoute divers unités de soutien (logistique, déminage, la santé, les transmissions, le renseignement militaire (le B2) …etc. Cependant les unités les plus emblématiques de l’AND dans les années 1980 sont :
- Le groupement commando des frontières. Surnommés les scorpions du désert, ils sont chargés de la garde des frontières terrestres et de la collecte d’information. Ils jouent également un rôle majeur dans la lutte contre l’immigration clandestine et le trafic humain.
- Le régiment commando d’intervention. C’est un régiment de marche encadré par un brillant officier (feu commandant Haïssama) qui en a fait une redoutable force d’infanterie mécanisée.
- Le régiment commando parachutiste. C’est une force aéroportée d’intervention rapide capable de rivaliser avec les meilleures troupes en Afrique.
Dans sa mission de défense, l’armée Djiboutienne ne pouvait pas contenir les géants éthiopiens et somaliens. Elle était essentiellement conçue pour livrer les premières batailles du front et défendre le cœur stratégique du pays en livrant des batailles mobiles avec une puissance de feu remarquable.
L’absence d’une artillerie lourde de barrage restait la faiblesse structurelle de l’AND tout au long de ses années. Elle se comprend par rapport aux accords de défense qui lie Djibouti à la France d’une part et à la fiabilité des jaguars de la DA 188, d'autre part.
L’AND et la coopération Franco-Djiboutienne seront testées par la guerre civile de 1991.
A SUIVRE ....
En 1977, la France proposa à la république de Djibouti nouvellement indépendante de faire l’économie d’une force militaire trop coûteuse et structurellement incapable de rivaliser avec des rivaux régionaux (la Somalie et l’Ethiopie) qui dépensent beaucoup pour leur armée. La proposition française froissa Hassan Gouled qui rejeta catégoriquement l’abandon d’un attribut essentiel de la souveraineté nationale.
Un passé militaire prestigieux
Hassan Gouled était un homme attaché à la prestigieuse histoire militaire de notre pays illustrée par les prouesses de l’Awdal Gas. Ce corps d’élite du royaume d’awdal avait non seulement triomphé de l’Abyssinie sous les imams Mahfoud et Ahmed Gurey mais également porté un coup d’arrêt aux ambitions coloniales portugaises dans la Mer Rouge. Après avoir mené une contre offensive victorieuse sur le flanc des bataillons de l’Awdal Gas engagé dans la conquête du Tigray, Christophe De Gama (le fils du célèbre explorateur Vasco De Gama) fut défait le 29 Août 1542 à Ofla près de Mekelle par les hommes du commandant Hilin Guedi Aden et exécuté.
L’hymne militaire traditionnelle des Somalis : ‘‘warma heena rag ka waasho, hida weyey! Nos lancent inspirent la terreur à nos ennemis!’’ est une réminiscence des combats contre l’ennemi Abyssin!
Le point saillant est que notre armée a défait la super puissance européenne de l’époque sauvant l’Arabie de la colonisation portugaise!
Près de 5 siècles plus tard, le 6ème bataillon de marche Somali ébranla les certitudes raciales d’une Europe dominante en arrachant à la Deutsches Heer l’inexpugnable Fort Douaumont, le 24 Octobre 1916, en dépit de son infériorité numérique. Un maréchal de France devait commenté l’épopée du second bataillon le plus décoré des forces Alliées en ces termes: ‘‘vous avez fourni à la race Noire l’élite militaire qui lui manquait’’.
Dans la seconde guerre mondiale, le bataillon somali reconstitué fut encore une fois à la hauteur de sa réputation en reprenant la pointe de Grave dans le Médoc (près de Bordeaux) à un bataillon de la whermacht appuyé par deux pelotons waffen SS.
Feu Hassan Gouled était conscient de l’importance psychologique et culturelle de l’institution militaire dans l’esprit djiboutien. Durant ses nombreux voyages en France, il faisait toujours un détour par le village Cuts dans l’Oise (où un monument a été érigé en l’honneur du bataillon de marche somali) pour prier pour les volontaires djiboutiens tombés en défendant la métropole contre l’hégémonisme prussien. Il avait également pour coutume de réciter la fatiha tôt les matins du 11 Novembre devant la statue du soldat poilu devant Beit Al Wali…statue qui finit à la poubelle depuis.
L’AND de 1977 à 1991
Hassan Gouled était à la fois désireux de reconstruire une armée nationale digne de sa gloire passée et en même temps méfiant d’une armée post colonial qui ailleurs en Afrique s’est révélée frondeuse voir subversive. Sa contrariété est résumée dans un discours en Somali adressé le 6 juin 1980 où il expose sa doctrine militaire aux officiers: "nous n’épargnerons aucun effort pour moderniser les équipements de notre armée et rehausser la compétence de ses hommes et de ses officiers mais je vous le dit sans ombrage : jamais un militaire ne dirigera ce pays’’.
La doctrine Gouled en matière de défense s’articule autour d’une force militaire peu étoffée, dirigée par des officiers très compétents …et entièrement mécanisés.
L’AND alors compte un bataillon inter arme (le bataillon du Quartier Général), un bataillon spécialisé (le bataillon d’artillerie), un régiment blindé (le CCO), deux régiments commandos (Le RCI) et les commandos parachutistes. S’y ajoute divers unités de soutien (logistique, déminage, la santé, les transmissions, le renseignement militaire (le B2) …etc. Cependant les unités les plus emblématiques de l’AND dans les années 1980 sont :
- Le groupement commando des frontières. Surnommés les scorpions du désert, ils sont chargés de la garde des frontières terrestres et de la collecte d’information. Ils jouent également un rôle majeur dans la lutte contre l’immigration clandestine et le trafic humain.
- Le régiment commando d’intervention. C’est un régiment de marche encadré par un brillant officier (feu commandant Haïssama) qui en a fait une redoutable force d’infanterie mécanisée.
- Le régiment commando parachutiste. C’est une force aéroportée d’intervention rapide capable de rivaliser avec les meilleures troupes en Afrique.
Dans sa mission de défense, l’armée Djiboutienne ne pouvait pas contenir les géants éthiopiens et somaliens. Elle était essentiellement conçue pour livrer les premières batailles du front et défendre le cœur stratégique du pays en livrant des batailles mobiles avec une puissance de feu remarquable.
L’absence d’une artillerie lourde de barrage restait la faiblesse structurelle de l’AND tout au long de ses années. Elle se comprend par rapport aux accords de défense qui lie Djibouti à la France d’une part et à la fiabilité des jaguars de la DA 188, d'autre part.
L’AND et la coopération Franco-Djiboutienne seront testées par la guerre civile de 1991.
A SUIVRE ....
merci pour ce beau sujet tres bien documenter. notre armee est une des meilleurs armee de la corne et elle a fait ses preuves a beledweyne en somalie. notre armee a meme susciter la jalousie de l armee ethiopienne qui a meme voulu s en prendre a nos soldats.mais ils l ont pas fait car leurs milices ne font pas la taille face a nos guerriers legendaires.
on doit etre fier de notre armee peu importe la qualite de ses dirigeants.
bravo
Ce message a été modifié par gabayo - 25 juin 2013 - 05:10 .
#3
Posté 27 juin 2013 - 06:52
"Après avoir mené une contre offensive victorieuse sur le flanc des bataillons de l’Awdal Gas engagé dans la conquête du Tigray, Christophe De Gama (le fils du célèbre explorateur Vasco De Gama) fut défait le 29 Août 1542 à Ofla près de Mekelle par les hommes du commandant HILIN GUEDI ADEN et exécuté."
Je dois dire que trainer , tu as une vaste connaissance de l'histoire . Tu me rappelles un ancien forumeur nommé CALA qui avait le meme stile d'ecriture que toi . on te dirait un CALA avec plus de maturité .
Ce commandant Hilin Guedi Aden est l'arrière petit fils de Hassan Gadidcheh , un des pères fondateurs du XEER CISSE . Il est aussi l'homme qui a assasiné un certain "CALOMO " un type qui terrorisait les Somalis ( du meme genre que AALE BOREE tué par Ali Kalagueyeh).
Aujourd'hui, Il y a tout un sous clan "jilib" qui porte son nom HILIN .
Je dois dire que trainer , tu as une vaste connaissance de l'histoire . Tu me rappelles un ancien forumeur nommé CALA qui avait le meme stile d'ecriture que toi . on te dirait un CALA avec plus de maturité .
Ce commandant Hilin Guedi Aden est l'arrière petit fils de Hassan Gadidcheh , un des pères fondateurs du XEER CISSE . Il est aussi l'homme qui a assasiné un certain "CALOMO " un type qui terrorisait les Somalis ( du meme genre que AALE BOREE tué par Ali Kalagueyeh).
Aujourd'hui, Il y a tout un sous clan "jilib" qui porte son nom HILIN .
#5
Posté 28 juin 2013 - 04:30
ARMEE NATIONALE ; DE 1977 A NOS JOURS (part 2)
L’AND et la guerre civile de 1991.
En 1991, Djibouti est plus que jamais un havre de paix dans une région troublée (voir Jeune Afrique de l'époque). Mais il s’agit là d’une paix fragile avec un régime certes populaire mais autoritaire en proie à la fossilisation et à la dissidence.
Dans le même temps, l’AND traverse une période de restructuration sans précédente avec une loi de programmation militaire planifiant la mise à la retraite d’un contingent de 800 hommes sur un effectif total d’environ 4900 hommes. Quant à l’environnement régional, l’effondrement des régimes somaliens et surtout éthiopiens se révéla un drame sans précédent pour la sécurité nationale et régionale.
Les origines du FRUD
La rébellion du FRUD trouve son origine dans l’éveil de la jeunesse Afar au nationalisme ethnique après la révolution éthiopienne de 1974 et la contestation du nouvel ordre politique post indépendance par les élites afars nordistes.
L’afflux de réfugiés Assayamara ré-ouvre un contentieux politique vieux de 16 ans né de la cession par De Gaule de la région la plus riche et la plus peuplée de la CFS (l’actuel woreda d’Afambo) à Hailé Selassié sans consulter les autorités politiques du territoire en échange de la Montagne de Moussa Ali (sommet et versant sud). Jusque là, le Lac Abbé appartenait à la CFS ainsi que les riches pâturages de Assaïta, de Marou et Geblelu, en aval du fleuve Aouache.
Lorsque les autorités traditionnelles Afars de l’Aoussa se soulevèrent contre le DERG, la répression féroce des éthiopiens motiva la fuite du Sultan Ali Mirah et 15000 de ses supporteurs à Djibouti. L’arrivée de ce grand frère (le Sultan Ali Mirah) suscita l’inquiétude de l’homme fort du TFAI Ali Aref et encore plus celle des élites traditionnelles de Tadjourah et de Gobaad encore traumatisées par le souvenir des razzias des Sultants Mudaïto de l’Aoussa visant à soumettre les sultanats Adoyamara au paiement d’un tribu royal.
Les seuls à se réjouir de l’arrivée du Sultan Ali Mirah et de sa cour à Djibouti furent ce phénix de la politique que fut feu Ahmed Dini …et feu Syad Barré de Somalie. Ce dernier suggéra en 1975 à une délégation du LPAI décontenancée de laisser la présidence de la future république de Djibouti à un Afar modéré (Ahmed Dini) dans l’espoir que ce geste apaisera les Afars et gagnera leur soutien à la cause somalienne.
La marginalisation des réfugiés de l’Aoussa nourrit un sentiment de frustration dans la jeunesse à l’égard de Ali Aref et des autorités coloniales et conduit à la naissance d’un parti nationaliste Afar : le MLP. Ce dernier joua un rôle important dans la sensibilisation de la population Afar à l’indépendance et restera un allié objectif du RPP jusqu’à l’éviction de feu Ahmed Dini du gouvernement.
Evidemment, l’Ethiopie n’allait pas rester inactive devant la reconstitution du Royame d’Adal et décida de sponsoriser la création d’un mouvement concurrent du MPL, le mouvement de libération de Djibouti: le MLD. Lorsque le DERG abandonna son soutien au MLD, ce mouvement fusionna avec le MPL pour donner naissance au Front Démocratique de Libération de Djibouti (FDLD) : l’ancêtre du FRUD.
La rébellion du FRUD
L’AND conçue pour gérer les coups de mains du FDLD et de rares embuscades dans le Nord, se trouva en 1991 confrontée à une rébellion qui puisait dans les ressources démographiques du triangle Afar dans sa globalité.
En effet, la chute de Mengistu jeta sur le sentier de la guerre des dizaines de milliers de miliciens afars supplétifs pro DERG dans l’Aoussa et à Assab tandis que la déroute de la deuxième armée d’Ethiopie et le transit par le territoire afar fournissait à cette rébellion embryonnaire tout l’équipement militaire nécessaire à une véritable armée.
Ougoureh Kifleh, le chef d’état major du FRUD, mis sur pied en juste 7 mois une redoutable milice dont les effectifs étaient jusqu’à 4 plus important que ceux de l’AND au début du conflit et dont l’armement léger était des plus redoutables.
Si on analyse maintenant les avantages des protagonistes on note que :
- Les deux adversaires connaissaient profondément le pays et aucune partie ne jouissait d’un avantage à cet égard.
- L’AND du fait de sa tradition motorisée avait un avantage en terrain découvert grâce à la puissance de feu de son artillerie de campagne mais le niveau de ses stocks de munitions était insuffisant pour une guerre prolongée.
- La logistique avantageait l’AND grâce à la proximité de sa base arrière à Djibouti tandis que ni l’EPLF ni le TPLF n’étaient désireux d’offrir à des miliciens pro DERG l’arrière base nécessaire à leur victoire.
- La démographie également avantageait l’AND qui pouvait puiser dans le stock démographique de la population djiboutienne et mobiliser des supporteurs transfrontaliers notamment l'IGLF.
La véritable inconnue du conflit était le degré de cohésion de l’AND et sa capacité à encaisser le choc d’une guerre civile avec son cortège de victimes en grand nombre dans un pays habitué à vivre dans la paix.
C’est sur cette variable que joua Ougoureh Kifleh en engageant la force de la rébellion de manière décisive pour établir un corridor sécurisé entre Assaïta, Yoboki et Randa. Ce n’était pas une mince affaire car Ougoureh Kifleh devait affronter un adversaire coriace, le RCI appuyé par des unités d’artillerie et les blindés du CCO. La stratégie de la saturation que choisit un FRUD confiant dans sa supériorité numérique se révéla désastreux dans une guerre de mouvement où l’avantage appartient toujours aux forces blindées. Les affrontements sanglants de Gagadé et de Hanlé démontrèrent qu’une conquête rapide du Sud Ouest pour établir une base arrière à Allailou ou Ali Dada au cœur du pays afar serait un exercice particulièrement ardu.
Après ces premiers échecs, Ougoureh Kifleh et la direction du FRUD devinrent l’objet de critique récurrente de la part des miliciens pro DERG qui mobilisés sur un credo tribal ne comprenaient pas pourquoi ils combattaient ‘‘d’autres afars dans l’armée’’. L’AND démontra qu’elle était une armée professionnelle et n’enregistra pas de défection au début du conflit. Et feu Hassan Gouled rejeta l’idée d’une tribalisation de l’armée sous le prétexte de guerre civile.
Malheureuse au Sud, la rébellion du FRUD déplaça logiquement le théâtre de confrontation vers le Nord qui fut conquis sans grande difficulté à part une résistance farouche de deux escadrons de l’armée à Assagueila et Randa. Cette translation dans l’espace s’accompagne d’une part d’une djiboutienisation et d’autre part d’une radicalisation du mouvement avec la mobilisation de la jeunesse Afar quelque soit ses origines sociales. Cette évolution explique les premières défections dans l’AND dont la plus remarquable fût la trahison du capitaine Adou à Ribta près de Tadjourah.
Dès l’hiver 1992, le front se stabilise. La rébellion tient les 2/3 du territoire soit virtuellement tout le pays Afar à part la plaine côtière du golfe de Tadjourah et la route Mouloud –Galafi. Mais les effectifs élevés de la rébellion et la nature expéditionnaire de ses unités combattantes pèsent sur la logistique et le moral de la population civile.
L’AND n’imposa pas un bouclage du Nord comme écrit par Ali Coubba mais mis en place un embargo sur le commerce des denrées de premières nécessitées dans les zones tenues par le FRUD limitant d’autant la capacité de la rébellion à se ravitailler localement. L’inflation des prix contraignit la population à trouver refuge dans la zone tenue par l’AND ou de manière plus limitée en Ethiopie. Dans un cas comme dans l’autre, cet exode prouva à Ougoureh Kifleh que le temps jouait contre lui et que l’enlisement de la situation comportait le risque d’un essoufflement à court terme et à plus long terme d’une révolte des populations civiles face aux énormes sacrifices qui leurs étaient imposées. Il décida alors de prendre des gages stratégiques en perspective de la négociation sur la fin d’un conflit dont l’issue était désormais incertaine.
Ougoureh Kifleh lança deux milles combattants à l’assaut d’Obock défendue par le bataillon parachutiste. Ce fut un carnage qui réduisit la ville en cendre et décima aussi bien les belligérants que la population civile. Après l’échec de l’assaut frontal sur la caserne, les rebelles s’étaient retirés dans la ville obligeant les parachutistes à un combat de rue et à des retours de feu contre les tireurs embusqués. La population civile et la ville d’Obock furent durablement meurtries par l’épisode le plus sanglant de la guerre civile.
Ougoureh Kifleh tenta une dernière chance contre Tadjourah. La bataille était désespérée mais bien préparée. Le FRUD renforça considérablement sa performance tactique. Grâce à un meilleur renseignement, il monta une embuscade osée pour neutraliser l’artillerie de l’AND.
L’assaut sur Tadjourah fut un combat de fantassin qui vit les courageux miliciens du FRUD désormais dépourvus de mortier et lance grenade (épuisement des stocks de munition) littéralement déferler sur les positions défensives de l’AND par vague et sans répit. L’AND était, elle aussi, transformée par la guerre. Les jeunes recrues déployées au front se révélèrent vulnérables et manquèrent de peu de déstabiliser l’excellente coordination entre les subalternes de l’armée et les ‘‘broussards’’ que la FNS déploya en renfort.
Après l’échec de Tadjourah, les deux adversaires étaient épuisés. Mais l’AND pouvait compter sur une mobilisation sans précédente qui lui permis de remplacer ses pertes beaucoup plus vite que le FRUD saigné des 4 confrontations massives. Le FRUD accepta donc la proposition française d’un cessez-le-feu entre les belligérants (c’est l’opération Iskoutir). Mais les négociations s’enlisant feu Gouled préféra de modifier la réalité du terrain à son avantage pour mieux négocier la sortie de crise. Grâce à l’aide d’américaine, l’AND réorganisée acquit une remarquable mobilité et reconquit toutes les frontières en à peine trois mois.
La guerre était finie et les pourparlers débutaient entre les braves combattants de part et d’autre.
La nature du conflit
Pour nombre d’intellectuels Afars, c’était une guerre civile entre une rébellion Afar et un gouvernement dominé par les Issas. Ce raisonnement ignore la refonte politique du MPL qui était un mouvement politique Afar mais entama une transition inachevée vers une opposition armée nationale au régime Gouled comprenant aussi des somalis.
Pour Ougoureh Kifleh, l’homme dont les décisions sur le terrain comptait le plus, le FRUD en restant fidèle à ses origines socialiste pouvait s’allier naturellement avec l’autre mouvance nationaliste écartée du pouvoir : le FLCS. Tout au long du conflit, Ougoureh Kifleh s’assura à ce que les prisonniers de l’AND soient traités convenablement pour garder l’option de l’alliance politique sur la table. Le FRUD ne manquait pas donc de vision politique même si la dissolution front uni de l’opposition porta un coup d’arrêt à cette ouverture.
Cette modération valut à Ougoureh de devenir le seul rebelle dans l’histoire à devenir le ministre d’une armée qu’il a combattu quelques mois plutôt.
Plus tard, Ougoureh commentera d’une manière plus succincte son engagement politique : ‘‘Le RPP nous a écarté du pouvoir même si on faisait partie des libérateurs…nous nous sommes imposés à l’issue de la guerre civile pour occuper notre place dans l’échiquier politique’’.
Quant à Ougoureh Kifleh, commandant incontesté du FRUD, il échappera à plusieurs tentatives de liquidation par l'AND durant la guerre civile. La dernière tentative d'éliminer Ougoureh interviendra quelques heures après l'assaut de Tadjourah. Ougoureh s'en sortira de justesse avec sa veste trouée de balles, blessant au passage 4 miliaires de l'AND qu'il n'hésitera pas à recevoir plus tard dans son cabinet au ministère de la défense.
L’AND et la guerre civile de 1991.
En 1991, Djibouti est plus que jamais un havre de paix dans une région troublée (voir Jeune Afrique de l'époque). Mais il s’agit là d’une paix fragile avec un régime certes populaire mais autoritaire en proie à la fossilisation et à la dissidence.
Dans le même temps, l’AND traverse une période de restructuration sans précédente avec une loi de programmation militaire planifiant la mise à la retraite d’un contingent de 800 hommes sur un effectif total d’environ 4900 hommes. Quant à l’environnement régional, l’effondrement des régimes somaliens et surtout éthiopiens se révéla un drame sans précédent pour la sécurité nationale et régionale.
Les origines du FRUD
La rébellion du FRUD trouve son origine dans l’éveil de la jeunesse Afar au nationalisme ethnique après la révolution éthiopienne de 1974 et la contestation du nouvel ordre politique post indépendance par les élites afars nordistes.
L’afflux de réfugiés Assayamara ré-ouvre un contentieux politique vieux de 16 ans né de la cession par De Gaule de la région la plus riche et la plus peuplée de la CFS (l’actuel woreda d’Afambo) à Hailé Selassié sans consulter les autorités politiques du territoire en échange de la Montagne de Moussa Ali (sommet et versant sud). Jusque là, le Lac Abbé appartenait à la CFS ainsi que les riches pâturages de Assaïta, de Marou et Geblelu, en aval du fleuve Aouache.
Lorsque les autorités traditionnelles Afars de l’Aoussa se soulevèrent contre le DERG, la répression féroce des éthiopiens motiva la fuite du Sultan Ali Mirah et 15000 de ses supporteurs à Djibouti. L’arrivée de ce grand frère (le Sultan Ali Mirah) suscita l’inquiétude de l’homme fort du TFAI Ali Aref et encore plus celle des élites traditionnelles de Tadjourah et de Gobaad encore traumatisées par le souvenir des razzias des Sultants Mudaïto de l’Aoussa visant à soumettre les sultanats Adoyamara au paiement d’un tribu royal.
Les seuls à se réjouir de l’arrivée du Sultan Ali Mirah et de sa cour à Djibouti furent ce phénix de la politique que fut feu Ahmed Dini …et feu Syad Barré de Somalie. Ce dernier suggéra en 1975 à une délégation du LPAI décontenancée de laisser la présidence de la future république de Djibouti à un Afar modéré (Ahmed Dini) dans l’espoir que ce geste apaisera les Afars et gagnera leur soutien à la cause somalienne.
La marginalisation des réfugiés de l’Aoussa nourrit un sentiment de frustration dans la jeunesse à l’égard de Ali Aref et des autorités coloniales et conduit à la naissance d’un parti nationaliste Afar : le MLP. Ce dernier joua un rôle important dans la sensibilisation de la population Afar à l’indépendance et restera un allié objectif du RPP jusqu’à l’éviction de feu Ahmed Dini du gouvernement.
Evidemment, l’Ethiopie n’allait pas rester inactive devant la reconstitution du Royame d’Adal et décida de sponsoriser la création d’un mouvement concurrent du MPL, le mouvement de libération de Djibouti: le MLD. Lorsque le DERG abandonna son soutien au MLD, ce mouvement fusionna avec le MPL pour donner naissance au Front Démocratique de Libération de Djibouti (FDLD) : l’ancêtre du FRUD.
La rébellion du FRUD
L’AND conçue pour gérer les coups de mains du FDLD et de rares embuscades dans le Nord, se trouva en 1991 confrontée à une rébellion qui puisait dans les ressources démographiques du triangle Afar dans sa globalité.
En effet, la chute de Mengistu jeta sur le sentier de la guerre des dizaines de milliers de miliciens afars supplétifs pro DERG dans l’Aoussa et à Assab tandis que la déroute de la deuxième armée d’Ethiopie et le transit par le territoire afar fournissait à cette rébellion embryonnaire tout l’équipement militaire nécessaire à une véritable armée.
Ougoureh Kifleh, le chef d’état major du FRUD, mis sur pied en juste 7 mois une redoutable milice dont les effectifs étaient jusqu’à 4 plus important que ceux de l’AND au début du conflit et dont l’armement léger était des plus redoutables.
Si on analyse maintenant les avantages des protagonistes on note que :
- Les deux adversaires connaissaient profondément le pays et aucune partie ne jouissait d’un avantage à cet égard.
- L’AND du fait de sa tradition motorisée avait un avantage en terrain découvert grâce à la puissance de feu de son artillerie de campagne mais le niveau de ses stocks de munitions était insuffisant pour une guerre prolongée.
- La logistique avantageait l’AND grâce à la proximité de sa base arrière à Djibouti tandis que ni l’EPLF ni le TPLF n’étaient désireux d’offrir à des miliciens pro DERG l’arrière base nécessaire à leur victoire.
- La démographie également avantageait l’AND qui pouvait puiser dans le stock démographique de la population djiboutienne et mobiliser des supporteurs transfrontaliers notamment l'IGLF.
La véritable inconnue du conflit était le degré de cohésion de l’AND et sa capacité à encaisser le choc d’une guerre civile avec son cortège de victimes en grand nombre dans un pays habitué à vivre dans la paix.
C’est sur cette variable que joua Ougoureh Kifleh en engageant la force de la rébellion de manière décisive pour établir un corridor sécurisé entre Assaïta, Yoboki et Randa. Ce n’était pas une mince affaire car Ougoureh Kifleh devait affronter un adversaire coriace, le RCI appuyé par des unités d’artillerie et les blindés du CCO. La stratégie de la saturation que choisit un FRUD confiant dans sa supériorité numérique se révéla désastreux dans une guerre de mouvement où l’avantage appartient toujours aux forces blindées. Les affrontements sanglants de Gagadé et de Hanlé démontrèrent qu’une conquête rapide du Sud Ouest pour établir une base arrière à Allailou ou Ali Dada au cœur du pays afar serait un exercice particulièrement ardu.
Après ces premiers échecs, Ougoureh Kifleh et la direction du FRUD devinrent l’objet de critique récurrente de la part des miliciens pro DERG qui mobilisés sur un credo tribal ne comprenaient pas pourquoi ils combattaient ‘‘d’autres afars dans l’armée’’. L’AND démontra qu’elle était une armée professionnelle et n’enregistra pas de défection au début du conflit. Et feu Hassan Gouled rejeta l’idée d’une tribalisation de l’armée sous le prétexte de guerre civile.
Malheureuse au Sud, la rébellion du FRUD déplaça logiquement le théâtre de confrontation vers le Nord qui fut conquis sans grande difficulté à part une résistance farouche de deux escadrons de l’armée à Assagueila et Randa. Cette translation dans l’espace s’accompagne d’une part d’une djiboutienisation et d’autre part d’une radicalisation du mouvement avec la mobilisation de la jeunesse Afar quelque soit ses origines sociales. Cette évolution explique les premières défections dans l’AND dont la plus remarquable fût la trahison du capitaine Adou à Ribta près de Tadjourah.
Dès l’hiver 1992, le front se stabilise. La rébellion tient les 2/3 du territoire soit virtuellement tout le pays Afar à part la plaine côtière du golfe de Tadjourah et la route Mouloud –Galafi. Mais les effectifs élevés de la rébellion et la nature expéditionnaire de ses unités combattantes pèsent sur la logistique et le moral de la population civile.
L’AND n’imposa pas un bouclage du Nord comme écrit par Ali Coubba mais mis en place un embargo sur le commerce des denrées de premières nécessitées dans les zones tenues par le FRUD limitant d’autant la capacité de la rébellion à se ravitailler localement. L’inflation des prix contraignit la population à trouver refuge dans la zone tenue par l’AND ou de manière plus limitée en Ethiopie. Dans un cas comme dans l’autre, cet exode prouva à Ougoureh Kifleh que le temps jouait contre lui et que l’enlisement de la situation comportait le risque d’un essoufflement à court terme et à plus long terme d’une révolte des populations civiles face aux énormes sacrifices qui leurs étaient imposées. Il décida alors de prendre des gages stratégiques en perspective de la négociation sur la fin d’un conflit dont l’issue était désormais incertaine.
Ougoureh Kifleh lança deux milles combattants à l’assaut d’Obock défendue par le bataillon parachutiste. Ce fut un carnage qui réduisit la ville en cendre et décima aussi bien les belligérants que la population civile. Après l’échec de l’assaut frontal sur la caserne, les rebelles s’étaient retirés dans la ville obligeant les parachutistes à un combat de rue et à des retours de feu contre les tireurs embusqués. La population civile et la ville d’Obock furent durablement meurtries par l’épisode le plus sanglant de la guerre civile.
Ougoureh Kifleh tenta une dernière chance contre Tadjourah. La bataille était désespérée mais bien préparée. Le FRUD renforça considérablement sa performance tactique. Grâce à un meilleur renseignement, il monta une embuscade osée pour neutraliser l’artillerie de l’AND.
L’assaut sur Tadjourah fut un combat de fantassin qui vit les courageux miliciens du FRUD désormais dépourvus de mortier et lance grenade (épuisement des stocks de munition) littéralement déferler sur les positions défensives de l’AND par vague et sans répit. L’AND était, elle aussi, transformée par la guerre. Les jeunes recrues déployées au front se révélèrent vulnérables et manquèrent de peu de déstabiliser l’excellente coordination entre les subalternes de l’armée et les ‘‘broussards’’ que la FNS déploya en renfort.
Après l’échec de Tadjourah, les deux adversaires étaient épuisés. Mais l’AND pouvait compter sur une mobilisation sans précédente qui lui permis de remplacer ses pertes beaucoup plus vite que le FRUD saigné des 4 confrontations massives. Le FRUD accepta donc la proposition française d’un cessez-le-feu entre les belligérants (c’est l’opération Iskoutir). Mais les négociations s’enlisant feu Gouled préféra de modifier la réalité du terrain à son avantage pour mieux négocier la sortie de crise. Grâce à l’aide d’américaine, l’AND réorganisée acquit une remarquable mobilité et reconquit toutes les frontières en à peine trois mois.
La guerre était finie et les pourparlers débutaient entre les braves combattants de part et d’autre.
La nature du conflit
Pour nombre d’intellectuels Afars, c’était une guerre civile entre une rébellion Afar et un gouvernement dominé par les Issas. Ce raisonnement ignore la refonte politique du MPL qui était un mouvement politique Afar mais entama une transition inachevée vers une opposition armée nationale au régime Gouled comprenant aussi des somalis.
Pour Ougoureh Kifleh, l’homme dont les décisions sur le terrain comptait le plus, le FRUD en restant fidèle à ses origines socialiste pouvait s’allier naturellement avec l’autre mouvance nationaliste écartée du pouvoir : le FLCS. Tout au long du conflit, Ougoureh Kifleh s’assura à ce que les prisonniers de l’AND soient traités convenablement pour garder l’option de l’alliance politique sur la table. Le FRUD ne manquait pas donc de vision politique même si la dissolution front uni de l’opposition porta un coup d’arrêt à cette ouverture.
Cette modération valut à Ougoureh de devenir le seul rebelle dans l’histoire à devenir le ministre d’une armée qu’il a combattu quelques mois plutôt.
Plus tard, Ougoureh commentera d’une manière plus succincte son engagement politique : ‘‘Le RPP nous a écarté du pouvoir même si on faisait partie des libérateurs…nous nous sommes imposés à l’issue de la guerre civile pour occuper notre place dans l’échiquier politique’’.
Quant à Ougoureh Kifleh, commandant incontesté du FRUD, il échappera à plusieurs tentatives de liquidation par l'AND durant la guerre civile. La dernière tentative d'éliminer Ougoureh interviendra quelques heures après l'assaut de Tadjourah. Ougoureh s'en sortira de justesse avec sa veste trouée de balles, blessant au passage 4 miliaires de l'AND qu'il n'hésitera pas à recevoir plus tard dans son cabinet au ministère de la défense.
#6
Posté 28 juin 2013 - 04:41
ARMEE NATIONALE : DE 1977 A NOS JOURS (3è partie et fin)
La restauration difficile d’une armée de métier
L’intégration de Ougoureh Kifleh et de ses rebelles dans le système politique et l’armée se révéla difficile. Sur le papier l’accord de Ab’a négocié garantissait aux belligérants les mêmes droits traduisant la volonté de feu Hassan Gouled et de son adversaire rebelle de s’extirper d’un guêpier politique dommageable aux intérêts de la république.
Bien que les termes de l’accord soient respectés, Ougoureh Kifleh découvrit que sans un accompagnement social, l’intégration des combattants n’allait pas résoudre à elle seule, les séquelles d’une guerre qui a ruiné le mode vie nomade des pasteurs Afars et détruit les acquits sociaux de toute une génération. Il tenta alors de peser de tout son poids de militant politique pour exiger des programmes d’accompagnement de la démobilisation : formation professionnelle pour les jeunes déscolarisés, pension et/ou facilité d’accès à la propriété foncière pour les invalides, mise en œuvre rapide d’une décentralisation effective….et surtout le droit du FRUD à exister en dehors de la tutelle dominante du RPP.
Plus que toutes les autres, c’est cette dernière demande qui était la plus inacceptable pour l’hégémonique RPP. Lorsque Ougoureh expliqua à ses collègues que le FRUD pouvait faire une alliance avec le nationaliste somali Moussa Ahmed Idriss en compétition avec IOG et devenir un parti de gouvernement dans une coalition d’alternance, il subit les foudres des éléments nordistes de la rébellion à commencer par Ali Guelleh et Jean Marie tout acquis à la cause du dauphin du président Gouled. C’est alors que le premier ministre Barkhat Gourad sortit lui donna une leçon de real politique dans un système autoritaire :
‘‘Le RPP est une maîtresse jalouse. La fréquenter garantit l’impunité et la richesse et fricoter avec ses concurrents conduit à l’exil ou la mort.’’ Et il somma Ougoureh de choisir son camp.
Ougoureh fatigué par deux décennies de galère s’exécuta pour éviter le fractionnement du FRUD mais le docteur Abatté rejeta courageusement le diktat du régime en annonçant sa volonté de se porter candidat à l’élection présidentielle envers et contre tous. Le docteur Abatté plaçait son discours dans une dimension nouvelle affirmant que lui le Mafa Debné du Gobaad, Afars allié aux Issas, était le mieux placé pour libérer le pays du joug de la division claniste. Dans les mabrazes huppés du RPP comme au sein de la petite bourgeoisie nordiste, sa résolution fut interprétée comme une hérésie doctrinale plus dangereuse encore que la rébellion du FRUD lui-même. Le docteur Abatté fut exclu du FRUD et le régime s’acharna 14 ans durant contre lui, envoyant même des espions le pister dans ses retraites spirituelles (khourouj).
En application de l’accord d’Ab’a, ce qui restait des combattants du FRUD furent incorporés dans l’armée. Cependant cette AND de la fin des années 90 était transformée par la guerre au point que les combattants du FRUD eurent l’impression d’intégrer une milice Somali. En effet le recrutement de près 20000 soldats somalis rompu les équilibres numériques tandis l’objection de conscience écarta nombre d’officiers Afars des postes de commandement notamment l’infanterie.
L’augmentation des effectifs et les contraintes de la guerre pesèrent sur la qualité des effectifs et les plans de formation des subalternes et des officiers furent ajournés. Seul le gendarmerie du colonel Mahdi résista au double mouvement de somalisation et de déclin de la qualité des effectifs.
Cependant, l’évolution la plus profonde fut le déclin du pouvoir d’achat de l’armée à cause de l’institution d’une double grille de salaire. Ainsi les cadres de la rébellion qui se réjouirent trop tôt des avancements négociés découvrirent avec stupéfaction qu’un lieutenant de la promotion 97 avait un salaire juste équivalent à celui d’un caporal de la gendarmerie en 1977. Un poète de l’armée tourna le système en dérision :
‘‘Nous sommes égaux devant la mort, mais inégaux dans la vie
Les étoiles peuvent pleuvoir mais les bourses restent vides,
Nous égaux mais mon homologue peut dépenser mon salaire en une heure!’’
Ougoureh avec tout son franc parler et son charisme eut le plus grand mal à faire aboutir le projet de démobilisation et celui de l’intégration des combattants du FRUD. Ses soucis étaient suivis par IOG qui décida de prendre des garanties numériques contre une armée potentiellement séditieuse.
Dès la seconde partie, IOG confia les effectifs les plus valides et les moyens les plus importants à une force de réaction rapide commandée par son beau frère le capitaine Omar Bouh qui gravit rapidement les échelons.
Puis lorsque Omar Bouh divorça de la belle Moulouko, IOG confia au beau père de son fils aîné la formation d’une garde dite républicaine chargée de sa protection et de celle de sa famille. Comme deux garanties valent mieux qu’une, IOG confia le commandement effectif de ce bataillon à son proche neveu le futur colonel Mohamed Djama. La GR est aujourd’hui l’unité la mieux équipée de l’armée mais son mandat limité et sa dotation budgétaire prépondérante suscitent les réserves des cadres supérieurs de l’armée.
La doctrine de IOG en matière de défense exprimée dans un discours célèbre ‘‘l’armée de nos besoins à la place de l’armée de nos habitudes ’’ cristallise l’expérience des leçons de la guerre civile. Elle s’articule du déploiement :
-de 4 régiments interarmes dans quatre districts,
-d’un bataillon de la garde républicaine à Djibouti équipé des blindés modernes,
-d’un bataillon de marche formé dans le cadre de l’East African Brigade : Hiil.
-d’un régiment blindé le CCO.
-d’un bataillon d’artillerie.
Nous ne pouvons pas cependant discuter dans ce forum des leçons de l’engagement de nos troupes à Doumeira et en Somalie, les points forts et les faiblesses sans tomber sous le coup de la violation du secret défense. Nous allons nous contenter de faire les recommandations générales suivantes:
- L’AND est suffisante pour assurer sa mission de souveraineté sous le territoire … à l’exception de la maîtrise des flux migratoires et du trafic humain. Avec une Ethiopie surpeuplée dont la population est attirée par l’El Dorado arabique, IOG doit comprendre qu’il y a urgence et que nous avons plus besoin de gardes frontières que gardes côtiers.
L’emblématique groupement commando des frontières doit être rétablit et doter de moyens de surveillance électronique du territoire. La gendarmerie a également besoin de drone pour la surveillance du corridor djibouto-éthiopien et l’assistance aux victimes d’accidents routiers.
- L’AND doit également se projeter dans le futur en matière de défense du territoire en s’équipant d’artillerie lourde de position, des bombardiers d’appuis au sol et augmenter le parc de ses hélicoptères canonniers. L’aviation de chasse est une nécessité mais pas une priorité tant que les accords franco djiboutiens de défense restent en vigueur.
- Ce travail de refondation nécessite la mise à la retraite d’un état major sclérosé dont les chefs ont une conception qui remonte à la guerre d’Algérie (1954-1962) où le sergent Fathi Beliki avait brillé durant son engagement dans le constantinois. Nous encourageons IOG à confier le commandement de la plus prestigieuse de la nation aux cadres les plus méritants non pas aux grenouilles engraissées de l’Etat major mais aux officiers de terrains les plus aptes à l’inter opérabilité de nos forces avec nos nombreux alliés : américains, français, arabes, chinois et japonais, européens ...et régionales.
- Dans le cadre de la planification, nous encourageons les chefs de l’armée à ne pas confondre armée et fonctionnariat. Seuls les éléments aptes à tout point de vue au combat doivent être engagés et de préférence sur des contrats de 15 ans. Lorsque l’inaptitude est constatée, alors les soldats doivent être démobilisés au plus vite pour éviter le syndrome de l’armée mexicaine.
- Enfin dans le volet social, nous engageons le président à garantir par une loi l’accès à la propriété foncière ceux qui risquent leurs vies pour la défense du territoire. L’armée en relocalisant ses bases dans l’arrière pays, peut dégager les moyens financiers nécessaires pour garantir un toit sur la tête de chaque famille de soldat au terme de son engagement de 15 ans.
ENCORE BONNE FETE A TOUS ET TOUTES
La restauration difficile d’une armée de métier
L’intégration de Ougoureh Kifleh et de ses rebelles dans le système politique et l’armée se révéla difficile. Sur le papier l’accord de Ab’a négocié garantissait aux belligérants les mêmes droits traduisant la volonté de feu Hassan Gouled et de son adversaire rebelle de s’extirper d’un guêpier politique dommageable aux intérêts de la république.
Bien que les termes de l’accord soient respectés, Ougoureh Kifleh découvrit que sans un accompagnement social, l’intégration des combattants n’allait pas résoudre à elle seule, les séquelles d’une guerre qui a ruiné le mode vie nomade des pasteurs Afars et détruit les acquits sociaux de toute une génération. Il tenta alors de peser de tout son poids de militant politique pour exiger des programmes d’accompagnement de la démobilisation : formation professionnelle pour les jeunes déscolarisés, pension et/ou facilité d’accès à la propriété foncière pour les invalides, mise en œuvre rapide d’une décentralisation effective….et surtout le droit du FRUD à exister en dehors de la tutelle dominante du RPP.
Plus que toutes les autres, c’est cette dernière demande qui était la plus inacceptable pour l’hégémonique RPP. Lorsque Ougoureh expliqua à ses collègues que le FRUD pouvait faire une alliance avec le nationaliste somali Moussa Ahmed Idriss en compétition avec IOG et devenir un parti de gouvernement dans une coalition d’alternance, il subit les foudres des éléments nordistes de la rébellion à commencer par Ali Guelleh et Jean Marie tout acquis à la cause du dauphin du président Gouled. C’est alors que le premier ministre Barkhat Gourad sortit lui donna une leçon de real politique dans un système autoritaire :
‘‘Le RPP est une maîtresse jalouse. La fréquenter garantit l’impunité et la richesse et fricoter avec ses concurrents conduit à l’exil ou la mort.’’ Et il somma Ougoureh de choisir son camp.
Ougoureh fatigué par deux décennies de galère s’exécuta pour éviter le fractionnement du FRUD mais le docteur Abatté rejeta courageusement le diktat du régime en annonçant sa volonté de se porter candidat à l’élection présidentielle envers et contre tous. Le docteur Abatté plaçait son discours dans une dimension nouvelle affirmant que lui le Mafa Debné du Gobaad, Afars allié aux Issas, était le mieux placé pour libérer le pays du joug de la division claniste. Dans les mabrazes huppés du RPP comme au sein de la petite bourgeoisie nordiste, sa résolution fut interprétée comme une hérésie doctrinale plus dangereuse encore que la rébellion du FRUD lui-même. Le docteur Abatté fut exclu du FRUD et le régime s’acharna 14 ans durant contre lui, envoyant même des espions le pister dans ses retraites spirituelles (khourouj).
En application de l’accord d’Ab’a, ce qui restait des combattants du FRUD furent incorporés dans l’armée. Cependant cette AND de la fin des années 90 était transformée par la guerre au point que les combattants du FRUD eurent l’impression d’intégrer une milice Somali. En effet le recrutement de près 20000 soldats somalis rompu les équilibres numériques tandis l’objection de conscience écarta nombre d’officiers Afars des postes de commandement notamment l’infanterie.
L’augmentation des effectifs et les contraintes de la guerre pesèrent sur la qualité des effectifs et les plans de formation des subalternes et des officiers furent ajournés. Seul le gendarmerie du colonel Mahdi résista au double mouvement de somalisation et de déclin de la qualité des effectifs.
Cependant, l’évolution la plus profonde fut le déclin du pouvoir d’achat de l’armée à cause de l’institution d’une double grille de salaire. Ainsi les cadres de la rébellion qui se réjouirent trop tôt des avancements négociés découvrirent avec stupéfaction qu’un lieutenant de la promotion 97 avait un salaire juste équivalent à celui d’un caporal de la gendarmerie en 1977. Un poète de l’armée tourna le système en dérision :
‘‘Nous sommes égaux devant la mort, mais inégaux dans la vie
Les étoiles peuvent pleuvoir mais les bourses restent vides,
Nous égaux mais mon homologue peut dépenser mon salaire en une heure!’’
Ougoureh avec tout son franc parler et son charisme eut le plus grand mal à faire aboutir le projet de démobilisation et celui de l’intégration des combattants du FRUD. Ses soucis étaient suivis par IOG qui décida de prendre des garanties numériques contre une armée potentiellement séditieuse.
Dès la seconde partie, IOG confia les effectifs les plus valides et les moyens les plus importants à une force de réaction rapide commandée par son beau frère le capitaine Omar Bouh qui gravit rapidement les échelons.
Puis lorsque Omar Bouh divorça de la belle Moulouko, IOG confia au beau père de son fils aîné la formation d’une garde dite républicaine chargée de sa protection et de celle de sa famille. Comme deux garanties valent mieux qu’une, IOG confia le commandement effectif de ce bataillon à son proche neveu le futur colonel Mohamed Djama. La GR est aujourd’hui l’unité la mieux équipée de l’armée mais son mandat limité et sa dotation budgétaire prépondérante suscitent les réserves des cadres supérieurs de l’armée.
La doctrine de IOG en matière de défense exprimée dans un discours célèbre ‘‘l’armée de nos besoins à la place de l’armée de nos habitudes ’’ cristallise l’expérience des leçons de la guerre civile. Elle s’articule du déploiement :
-de 4 régiments interarmes dans quatre districts,
-d’un bataillon de la garde républicaine à Djibouti équipé des blindés modernes,
-d’un bataillon de marche formé dans le cadre de l’East African Brigade : Hiil.
-d’un régiment blindé le CCO.
-d’un bataillon d’artillerie.
Nous ne pouvons pas cependant discuter dans ce forum des leçons de l’engagement de nos troupes à Doumeira et en Somalie, les points forts et les faiblesses sans tomber sous le coup de la violation du secret défense. Nous allons nous contenter de faire les recommandations générales suivantes:
- L’AND est suffisante pour assurer sa mission de souveraineté sous le territoire … à l’exception de la maîtrise des flux migratoires et du trafic humain. Avec une Ethiopie surpeuplée dont la population est attirée par l’El Dorado arabique, IOG doit comprendre qu’il y a urgence et que nous avons plus besoin de gardes frontières que gardes côtiers.
L’emblématique groupement commando des frontières doit être rétablit et doter de moyens de surveillance électronique du territoire. La gendarmerie a également besoin de drone pour la surveillance du corridor djibouto-éthiopien et l’assistance aux victimes d’accidents routiers.
- L’AND doit également se projeter dans le futur en matière de défense du territoire en s’équipant d’artillerie lourde de position, des bombardiers d’appuis au sol et augmenter le parc de ses hélicoptères canonniers. L’aviation de chasse est une nécessité mais pas une priorité tant que les accords franco djiboutiens de défense restent en vigueur.
- Ce travail de refondation nécessite la mise à la retraite d’un état major sclérosé dont les chefs ont une conception qui remonte à la guerre d’Algérie (1954-1962) où le sergent Fathi Beliki avait brillé durant son engagement dans le constantinois. Nous encourageons IOG à confier le commandement de la plus prestigieuse de la nation aux cadres les plus méritants non pas aux grenouilles engraissées de l’Etat major mais aux officiers de terrains les plus aptes à l’inter opérabilité de nos forces avec nos nombreux alliés : américains, français, arabes, chinois et japonais, européens ...et régionales.
- Dans le cadre de la planification, nous encourageons les chefs de l’armée à ne pas confondre armée et fonctionnariat. Seuls les éléments aptes à tout point de vue au combat doivent être engagés et de préférence sur des contrats de 15 ans. Lorsque l’inaptitude est constatée, alors les soldats doivent être démobilisés au plus vite pour éviter le syndrome de l’armée mexicaine.
- Enfin dans le volet social, nous engageons le président à garantir par une loi l’accès à la propriété foncière ceux qui risquent leurs vies pour la défense du territoire. L’armée en relocalisant ses bases dans l’arrière pays, peut dégager les moyens financiers nécessaires pour garantir un toit sur la tête de chaque famille de soldat au terme de son engagement de 15 ans.
ENCORE BONNE FETE A TOUS ET TOUTES
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