Ismail Omar Guelleh est plus dangereux que Ben Ali
Au-delà des similitudes réelles, la comparaison entre le régime de Ben Ali et celui dIsmail Omar Guelleh nous démontre que le dictateur djiboutien est beaucoup plus dangereux que le président déchu.
Comme Zine el-Abdine ben Ali en Tunisie, Ismail Omar Guelleh occupe des hautes fonctions de responsabilités sous le règne du premier Président de la République de son pays avant de succéder à ce dernier affaibli par lâge et la maladie.
En revanche, contrairement à Ben Ali qui sera accueilli favorablement par les Tunisiens de tous bords auxquels il promet « une vie démocratique avancée », Ismail Omar Guelleh, lorsquil simpose à la tête de lEtat en 1999, est déjà un homme détesté par les Djiboutiens. Et pour cause, depuis laccession du pays à lindépendance nationale on ne connaît pas sur son sol, de forfaitures, exactions ou trafics dans lesquels le nom de cet ex-agent de la DST bombardé chef de cabinet du président de la République ne soit associé.
Des méthodes identiques
Une fois accédé à la magistrature suprême le neveu de Gouled réconforte le régime tribal et antidémocratique tout comme Ben Ali met au pas les partis politiques et les organisations de la société civile, en faisant taire toutes les voix discordantes par la mainmise sur les médias audiovisuels et la presse écrite dans un environnement peuplé de flics, dinformateurs et de délateurs.
A linstar de lACTE (Agence tunisienne de communication étrangère), lADI (Agence Djiboutienne de lInformation) soudoie des journalistes mercenaires pour assurer la propagande du régime dans les médias étrangers qui lacceptent à lexemple de Jeune Afrique, moyennant des compensations financières considérables voir occultes.
Les messages sont souvent les mêmes. Ben Ali ou Guelleh est un rempart contre lislamisme. La Tunisie ou Djibouti est une oasis de paix et de stabilité dans un environnement régional ou les sources de tensions ne manquent pas.
Néanmoins ces messages publicitaires ne changent rien à la réalité accablante de ces pays gangrénés par la corruption, le népotisme et la prédation où tout un pan de la population est livré au désespoir en raison de la persistance du chômage, la baisse continue du pouvoir dachat et la flambée des prix des denrées alimentaires de base. Cela ne change rien au quotidien insoutenable de la population, dans ces pays où les droits de lhomme et les libertés publiques sont bafoués, les opposants au régime réprimés, emprisonnés, parfois même torturés (Parmi les victimes récentes on peut citer Mohamed Ahmed dit Jabha, Abdallah Satta).
Ces derniers ont beau crier à la dictature, cest à peine si leur voix est entendue par quelques organisations des droits de lhomme.
Guelleh plus cruel que Ben Ali
En matière datteintes aux droits de lhomme et à lintégrité physique de la personne humaine, Ismail Omar Guelleh dépasse de loin Ben Ali. A peine quelques mois après la naissance dun Etat nommé Djibouti daprès son acte de naissance, il se produit un fait majeur fortement préjudiciable à lavenir de celui-ci: le président Hassan Gouled Aptidon opère un coup dEtat tribal en se nommant par décret chef de gouvernement. Par cet acte considéré à juste titre de haute trahison par Monsieur Ahmed Dini, le président Gouled accède à la requête dune poignée dextrémistes qui ambitionnent à construire un Etat Issa : La nation est prise en otage.
Lobjectif à atteindre justifiera la mise en route immédiate du processus de marginalisation de la communauté afar, sur fond dune terrible répression dont la damnation des habitants de la cité Arhiba le 16 septembre 1977, marque le point de départ.
Cest dans ce contexte quun célèbre agent de renseignements de ladministration coloniale devenu indépendantiste après coup fait son entrée sur scène. Il dirige la répression qui vise la communauté afar, désormais appelée à faire le deuil de ses droits en République de Djibouti. Le redoutable chef de cabinet, ordonne, assiste et participe aux scènes des tortures pratiquées dans la villa Christophe contre les jeunes afar, provoquant ainsi lexil vers lEthiopie de presque tous les cadres de cette communauté susceptibles daspirer à des fonctions de responsabilités dans les services publics. Les postes névralgiques seront systématiquement attribués à des Issas éthiopiens qui affluent massivement sur la « terre promise » pour investir tous les domaines de la vie nationale jusquà la haute sphère de lEtat. Le coup dEtat tribal sera un succès total à quelques détails près : le pays conserve officiellement le nom de la République de Djibouti et des figurants afars sont maintenus dans le gouvernement et lAssemblée nationale pour faire croire quil sagit dun Etat multiethnique.
Ismail Omar Guelleh, le bras répressif du régime tribal, sera dans tous les coups. De lattentat anti français de café de Paris en 1999 qui lui servira de prétexte pour lancer la répression contre les Gadaboursis jusquà laffaire Borrel (1996), en passant par les massacres des civils à Arhiba, Goraboud, Yoboki, Day et ailleurs, sans oublier des assassinats commis à lencontre des personnes au-delà des frontières de Djibouti.
Criminel doublé dun mafieux, IOG sassocie aux affaires de son frère Idriss qui tourne au tour des trafics des stupéfiants, armes, déchets toxiques, faux dollars et blanchiment dargent. Il récupère et exploite ces business pour son compte après la mort de son frère.
A lapproche de léchéance présidentielle de 1999, légoïsme dIsmail Omar Guelleh lemporte sur la solidarité qui le lie à ses compagnons du groupe extrémiste ressenti comme de redoutables concurrents dans la course pour la magistrature suprême. Il jette en prison Ismail Guedi Hared, Moumin Bahdon, Gabayo ainsi que leur ami commun Ali Mahamadé et se proclame chef dEtat à lissue dune mascarade électorale.
Le dictateur anti-Afar.
Quoi quon dise Ismail Omar Guelleh se veut avant tout lennemi juré des Afars. Arrivée au pouvoir, il commence par casser léquilibre ethnique (symbolique) au sein de léquipe gouvernementale pour mieux humilier et saliéner cette composante nationale en multipliant par deux le nombre des ministres Issas. Il signe des accords de paix dont il ne respectera aucune disposition avec le Frud en 1994 et en 2001.
Personne ne saura où va lenveloppe budgétaire votée à maintes reprises à lassemblée nationale pour la consolidation de la paix. Pas plus quon ne saura à qui profite des recettes considérables générées par le port de Djibouti ainsi que de millions de dollars versés à notre pays à titre des redevances par les différentes bases militaires étrangères installées à Djibouti.
Alors quil divise et appauvri son peuple, en le privant de ses droits fondamentaux, Ismail Omar se fait passer pour un spécialiste de la paix dans la région en simmisçant surtout dans les affaires intérieures de la Somalie. En réalité, il tire les ficelles et contribue à raviver les conflits entre les différentes factions en lutte dans son propre intérêt.
A force de jouer avec le feu, le dictateur Djiboutien a fini par importer dans son pays tous les ingrédients qui ont conduit à limplosion de la Somalie.
A lheure où il brigue un mandat à vie en violation de la constitution, Ismail Omar Guelleh qui na jamais bénéficié de la légitimité électorale, est plus un candidat imposé par quelques hommes ddaffaires somaliens (du clan Hawié) que par des Djiboutiens. Pour mater toute contestation populaire et plonger le pays dans le chaos, il compte surtout sur des centaines de Somaliens biens entrainés et équipés darmes sophistiquées destinées à la Somalie mais extorquées à Djibouti (révélation faite par Wikileaks).
Que reste-il au peuple Djiboutien ?
Les Djiboutiens ont le droit et le devoir de se débarrasser du régime Guelleh. Lheure est plus que jamais à la mobilisation générale pour se débarrasser du tyran Ismail Omar Guelleh et de son régime. Comme à laccoutumée, nous savons quil va sautoproclamer élu. Mais cela ne devra en rien entamer la détermination du peuple.Désormais il ne doit y avoir aucun repli dans les manifestations de rue.
Au retour, les Djiboutiens doivent sattendre à lintensification de la répression de la part du régime. Car malheureusement, il ne sera pas facile de chasser un dictateur comme Ismail Omar Guelleh qui naime ni ce pays, ni ce peuple sans payer notre liberté en vies humaines. Nous devons savoir que du fait de lintransigeance du dictateur la lutte de notre peuple entre dans une nouvelle phase où aucune forme de résistance légitime ne devra être exclue.
Il ne faut pas se cacher la vérité, le moment est venu pour les Djiboutiens de se doter des moyens de riposte adaptés afin de faire tomber le régime dIsmail Omar Guelleh qualifié à juste titre de « dictature la plus féroce de lAfrique » par Ismail Guedi Hared.
Ce message a été modifié par lawliateh - 01 avril 2011 - 03:15 .