Mes chers compatriotes je m'adresse à vous en tant qu’un simple citoyen, pour vous interpeller sur la question de l'Etat nation mis à mal par plus de trois décennies d'une dictature tribale implacable.
Il va sans dire que tous les efforts déployés par le régime au cours de ces dernières années l'ont été en faveur d'une seule tribu tant pour augmenter arbitrairement son poids démographique que pour lui garantir une mainmise totale sur l’Etat et l’économie. Les preuves sont légions dans tous les domaines.
Les comptes rendu de conseils des ministres parus dans la nation depuis la création de cet organe nous renseignent tant sur l’effectif que sur la répartition de postes de responsabilités par ethnies dans la fonction publique. L’ordre de grandeur de la disparité ethnique frôle l’incroyable mais vrai. Néanmoins cette disparité qui est pareil partout, atteint son apogée dans l’enseignement où les Afars se voient imposés un quota microscopique d’entrée jeu.
Pour tout voir en grandeur nature et en plein jour, faites une virée dans cette ville étrangère par excellence. Imprégnez-vous des signes ostentatoires de richesses de ces fils et filles de la tribu élue. Amusez vous à compter le nombre de cités ou des villas construites par ou au profit de la tribu bénie dont le nombre d’entrepreneurs, de commerçants, d’étudiants et même de contrebandiers a augmenté de façon exponentielle depuis l’indépendance nationale.. N’oubliez pas de finir votre flânerie du coté de SOGIK.
Parallèlement les autres communautés subissent, cela va de soi, la loi de la discrimination.
Les arabes sont dépouillés de leurs biens, les gadaboursis mis à l’index sont jetés en prison et torturés. Mais la communauté la plus touchée, parce que considérée comme l’ennemie de l’intérieure est incontestablement la communauté Afare. Sa jeunesse devra choisir entre l’exil et la torture dès le 16 décembre 1977, jour où toute la cité Arhiba fût parquée et humiliée sur un terrain vague.
Sous la façade d’un Etat Djiboutien, trente trois ans plus tard le régime aura sûrement réussi à construire la charpente d’une nation Issa belliqueuse et vulnérable, mais il aura en même temps marginalisé, massacré et appauvri la communauté Afare.
Certes, les dictateurs Issas ont fait le deuil de l’Etat nation. Reste à savoir si ce dernier renaître de ses cendres ?
Ce message a été modifié par Gargaro - 01 août 2010 - 04:26 .