Cette condamnation constitue l'aboutissement d'une instruction criminelle consécutive à deux attentats à la grenade perpétrés le 4 mars 2009 contre le Supermarché Nougaprix au centre-ville, puis le 8 mars 2009 contre la Brigade de Gendarmerie de Cheikh Moussa à Balbala.
La Cour Criminelle, composée de 3 magistrats professionnels et de 4 jurés, a pris en compte les différentes preuves qui ont été avancées contre les accusés par le ministère public, et notamment les conversations téléphoniques entre, d’une part Abdourahman Boreh et Mohamed Ahmed Abdillahi, dit Boss, et d’autre part entre Boreh et le défunt Mahdi Ahmed Abdillahi, frère de Mohamed Ahmed.
Le contenu de ces conversations a véritablement stupéfait les membres de la Cour et les nombreuses personnes venues assister au procès.
On y entend notamment la voix d’Abdourahman Boreh, téléphonant de l’étranger (le soir même du 4 mars après l’explosion au Supermarché Nougaprix) à Mohamed Ahmed et à son frère Mahdi, et leur demandant «d’intensifier et d’augmenter la cadence des attentats pour que leurs échos arrivent jusqu'à la place Ménélik et jusqu'aux blancs».
« Lorsque les attentats feront beaucoup d'échos, alors j'augmenterai aussi mon soutien financier », insiste Borreh dans cet appel téléphonique.
Pour le Procureur Général de Djibouti, « il n'y a que Me. Morice (avocat français de Boreh) pour imaginer qu'un individu qui refuse de payer ses impôts mais qui dépense sans hésiter des millions pour commettre des attentats terroristes sur un supermarché à une heure de grande affluence, ou sur une brigade de gendarmerie, peut être candidat à une élection présidentielle ».
« C’est contraire à l'histoire de l'humanité, c'est contraire à l'histoire de ce pays et c'est contraire à la mentalité du peuple Djiboutien », a-t-il martelé.

