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Djibouti
Nous condamnons sans réserve cet emprisonnement aussi arbitraire que lourd de risques pour la vie de l’artiste. En effet, diabétique, Nima Djama est d’une santé fragile. Ce qui est incompatible avec les conditions de détention inhumaines de Gabode. La même mise à mort que l’assassiné Mahdi Ahmed Abdillahi est elle enclenchée ? Tout semble l’indiquer et c’est très préoccupant.
Nous exigeons la libération immédiate et sans condition de la chanteuse Nima Djama Miguil et de tous les autres prisonniers arbitrairement détenus.

De même, nous appelons les Djiboutiennes et Djiboutiens à ne pas se tromper d’adversaire. Notre bourreau n’est pas telle ou telle communauté mais ce régime qui a confisqué notre Indépendance et nous condamne à la misère, à la maladie et à la mort. Le responsable de nos malheurs, notre fossoyeur, c’est aujourd’hui Ismaël Omar Guelleh, ce personnage sans lequel il n’y aurait pas d’injustices ni de rancoeurs. Il ne s’agit pas d’excuser ou d’être indulgent avec tel ou tel agent zélé et corrompu du pouvoir, quel qu’il soit, nous en condamnons les agissements irresponsables et dangereux comme nous l’avons toujours fait. Il s’agit simplement de ne pas confondre la cause de nos souffrances avec telle ou telle de ses conséquences. A l’exception d’une poignée d’individus sur lesquels s’appuie le régime d’Ismaël Omar et qu’il place ici ou là au gré de ses intérêts, les Djiboutiens sont des victimes du pouvoir en place. Ils souffrent massivement, quels que soient leur lieu de résidence et leur appartenance communautaire. Il suffit de sillonner nos rues, d’entrer dans nos masures, pour s’en convaincre. Nous entretuer entre victimes, parce qu’un homme et sa poignée d’agents confisquent l’Etat et nous narguent, serait une terrible erreur. Ce serait retourner notre colère contre nous-mêmes au lieu de l’opposer au régime. Réagissons avec notre raison, non avec nos tripes. La solution n’est pas de nous diviser et de nous entre-déchirer mais de diriger notre énergie et notre courage contre le régime.
A la veille du 32éme anniversaire de notre Indépendance, repensons au formidable élan unitaire qui nous y a portés le 27 juin 1977. Repensons-y pour le rééditer et bâtir une société juste, libre et fraternelle. C’est chose possible.
Yaan marin habaabin : ne nous égarons point.
Fait à Bruxelles, le 16 juin 2009
Par le président du MRD
Daher Ahmed Farah