
Prévue par l'article 66 de la constitution de 1992, la Chambre des Comptes et de Discipline Budgétaire (CCDB) est créée par la loi n°136/AN/97 de juillet 1997. Elle s'est dotée, deux ans après sa création, d'un seul Magistrat Mr MOHAMED MAHAMOUD HASSAN, Président de l'Institution.
Dès sa nomination, le Président fut confronté d'une part, à des contraintes de taille freinant le démarrage effectif des travaux notamment la faiblesse du cadre juridique et institutionnel de la jeune institution, et d'autre part un manque des moyens matériels.
La tâche première du Président de la CCDB fut, naturellement, la levée de ces obstacles majeurs afin de permettre à l'institution naissante de s'inscrire à juste titre dans le paysage institutionnel et de pouvoir remplir pleinement sa mission.
L'impulsion des pouvoirs publics, en particulier du Président de la République et l'éclairage des principales Institutions Supérieures de Contrôle francophones ont permis de résoudre en grande partie la première contrainte.
En effet, grâce à l'expérience et l'assistance technique des Institutions Supérieures de Contrôle (ISC) et, de culture francophone telles que la Cour des Comptes Française, le Bureau du Vérificateur Général du Canada, la Cour des Comptes Tunisienne et la Cour des Comptes Algérienne, la CCDB a pu asseoir et renforcer son cadre juridique par la promulgation de la loi n°122/AN/2001 du 1 er Avril 2001 modifiant et complétant la loi n°136/AN/97 du 02 Juillet 1997 relative à l'organisation et au fonctionnement de la Chambre des Comptes et de Discipline Budgétaire.
Inscrite alors au rang d'Institution Supérieure de Contrôle des Finances Publiques, la Chambre a recruté ses premiers membres. Ensuite, elle s'est orientée vers la recherche des partenaires au développement pour appuyer son installation. Ces derniers ont répondu avec beaucoup d'enthousiasmes. Ainsi sur le plan financier, l'effort budgétaire du Gouvernement s'est vu renforcer par l'appui de la Fondation Africain. La chambre deviendra bientôt une cour de comptes.
Miser sur la formation des ressources humaines. La crédibilité des travaux de la C.C.D.B. reste tributaire de la compétence et du degré de technicité de ses ressources humaines. C'est pourquoi, la chambre s'attache à établir des programmes annuels de formation ambitieux. La CCDB organise sur place un large éventail de formation ayant trait à l'organisation, au fonctionnement ainsi qu'aux procédures particulières d'une juridiction financière d'une part, et aux méthodes et normes de contrôle ainsi que sur tout domaine que le personnel de l'institution doit maîtriser pour effectuer correctement ses travaux. Ces formations sont dispensées soit par des experts étrangers ou par des magistrats en provenance d'autres ISC, soit par des spécialistes Djiboutiens lorsque les compétences sont disponibles dans notre pays.
Les formations sur place ont l'avantage d'être organisées au moindre coût tout en profitant à l'ensemble du personnel de la juridiction.
Par ailleurs, elles sont souvent complétées par des expertises des textes régissant la CCDB ainsi qu'une contribution à la mise en place des procédures juridictionnelles et de contrôle lorsque des experts étrangers interviennent.
Les magistrats de la CCDB participent également à tout séminaire organisé à Djibouti, par d'autres instances, notamment par le ministère de la justice, lorsque les thèmes traités l'impliquent.
Les membres de la CCDB participent aussi à des séminaires organisés par des associations des institutions supérieures de contrôle. Cela permet à la CCDB de se faire connaître auprès des autres ISC.
Elle dispose aujourd'hui d'une notoriété croissante au niveau international et surtout auprès des institutions de contrôles francophones.
La cour des comptes Française lui a proposé de participer, à ses côtés, à des missions de commissariat aux comptes de certains organismes transnationaux. Ces missions de commissariat aux comptes constitueront pour l'institution une réelle opportunité de promotion de son image et de celui de notre pays mais aussi une excellente occasion pour les magistrats de l'institution de parfaire leurs expériences dans un environnement multinational et multiculturel. Une des exigences affirmée pour participer aux missions de cette nature est la maîtrise de la langue anglaise.
A cet effet, la CCDB organise, dans ses locaux des séances de formation en Anglais.
Un contrat portant sur deux sessions de quatre (4) mois à raison de quatre (4) heures par semaine a été conclu en décembre 2004 avec les responsables de l'école Emmanuel de Djibouti.