dis-moi ce que tu manges, je te dirai quel bien tu me fais... L'adage concerne les partenaires de la plupart des couples, tant les habitudes alimentaires communes font peu ou prou partie intégrante de leur vie. Quant à la réponse, il semble qu'elle varie avant tout... selon le genre.
D'après les travaux menés par le Centre de recherche en nutrition humaine de l'université de Newcastle, au Royaume-Uni, les femmes ont globalement tendance à manger moins sainement lorsqu'elles vivent en couple que quand elles sont célibataires. Tandis que les hommes, sur ce plan, ont tout à gagner à la cohabitation.
La raison de cette injustice ? Selon le docteur Amelia Lake, signataire d'une étude publiée sur ce thème dans la revue professionnelle Complete Nutrition (datée du 5 avril), tout commence pendant la lune de miel. Période plus ou moins longue mais toujours fondatrice, durant laquelle chacun, soucieux de plaire à l'autre, troque spontanément ses habitudes alimentaires contre les plats préférés de sa moitié.
Or, la différence des sexes est ainsi faite que les hommes, le plus souvent, sont attirés par les féculents et les plats à haute teneur calorique. Quand les femmes - par nature ou, plus probablement, par culture - leur préfèrent fruits, légumes et aliments légers.
Si l'on ajoute à cela l'importance, soulignée par de nombreux couples interrogés, que revêt le fait de partager quotidiennement au moins le repas du soir, on conçoit que les habitudes de chacun se modifient au fil des mois.
GAIN DE POIDS
Au sortir de la comparaison de plusieurs travaux, menés ces dernières années sur plusieurs milliers de couples hétérosexuels vivant au Royaume-Uni, en Finlande, aux Etats-Unis et en Australie, les conclusions d'Amelia Lake sont formelles : le passage à la vie conjugale entraîne chez la majorité des femmes un gain de poids, alors que la balance, interrogée par leur conjoint, ne bouge pas d'un gramme...
Une divergence d'autant plus marquée que les femmes, constate cette chercheuse diététicienne, ont souvent tendance à compenser par la nourriture le stress et le mal-être que peuvent générer leurs relations conjugales. Alors que les hommes ne modifient pas pour autant leurs habitudes alimentaires, mais "semblent faire appel à d'autres mécanismes pour apaiser les tensions dans leur foyer".
A y regarder de plus près, il apparaît toutefois que c'est la femme qui, sur le long terme, influe le plus fortement sur le régime et le mode de vie alimentaire des deux partenaires. Bonne nouvelle, donc, pour la santé nutritionnelle du couple... Mais avec, pour sa composante féminine, un prix à payer.
Cette influence bénéfique, en effet, s'explique avant tout par le fait que c'est à elle qu'incombe, dans la plupart des foyers étudiés, l'essentiel du ravitaillement et de la confection des repas. Manger sainement ou se libérer des tâches domestiques : pour une femme en couple, il faut choisir.
ça rassure le conservateur que je suis
